Rediffusion de la présentation donnée par Arnauld Delacroix, paysagiste, pour le groupe Territoire Frugaux, le 21 octobre 2021. Où l’on croise : reconquête des espaces publics, végétalisation et renaturation, gestion des terres et gravats in situ, fertilisation des terres inertes par mycorhizes et bactéries, reméandrage de rivières et terrains d’aventures, etc.
Arnauld Delacroix paysagiste Distingué par plusieurs prix et victoires du paysage, créateur et gérant de l’agence de paysage TALPA à Saumur, ainsi que d’un bureau d’études et de recherche expérimentale sur des techniques d’aménagement paysager alternatives (notamment de revêtements de chaussée végétalisés, joints végétalisés, toitures végétalisées, etc). Cf. le projet du terrain d’aventure du Clos Coutard à Saumur, projet lauréat du Off du DD 2021 : plus d’infos https://www.leoffdd.fr/projets-545 Cf. son livre La nature en ville paru le 8 octobre 2020 aux éditions GardenLab https://www.decitre.fr/livres/la-natu…)
CR de la réunion du 21.10.2021 : Au travers de la présentation d’une dizaine de ses réalisations, Arnauld Delacroix nous donne à voir non seulement son parcours, mais aussi ses recherches, et la maturation de ses partis pris. Matière à réflexions pour tenter de qualifier ce que pourraient être quelques-uns des fondamentaux d’une démarche de ‘ménagement’ paysager ‘frugal’? On pourrait notamment retenir : – la générosité dans l’avantage donné au vivant, aux piétons, aux usages partagés, à l’espace, à la végétalisation ; – le choix de cibler les gestes paysagers essentiels au projet (quelle que soit leur ampleur), pour minimiser le reste des interventions et limiter les artefacts superflus voire nocifs (types bâches plastiques bacs jardinières etc., et jusqu’aux clôtures ou éclairages) ; – le renoncement aux ‘facilités’ des déblais et remblais, qui renvoient gravats et terres inertes comme déchets et importent des terres fertiles décapées des campagnes : réalisé en lieu et place d’un ancien site construit et imperméabilisé, le terrain d’aventures du Clos Coutard à Saumur a assumé l’ensemble des gravats de démolition issus du quartier et des terres mortes sous l’ancien bitume. (A préciser pour éviter tout malentendu : Le propos d’Arnauld Delacroix n’est évidemment pas d’encourager à continuer à bétonner et/ou démolir, au prétexte qu’une potion magique pourrait permettre de revitaliser tous les gravats, sans encore beaucoup de recul d’ailleurs sur les trajectoires possibles de ces « nouveaux écosystèmes » ; Mais plutôt de ne pas empirer l’artificialisation actuelle par des opérations de désartificialisation reportant les problèmes ailleurs, par l’exportation des gravats et l’importation de terres fertiles ; et de réfléchir à généraliser une urbanité intégrant partout, sur tous les revêtements, un minimum de perméabilité et de végétalisation.) – l’art de recréer, et/ou de laisser se recréer, des paysages d’aspects naturels, voire sauvages selon les contextes, avec le souci de chercher à redonner de l’autonomie aux dynamiques naturelles, et aux appropriations humaines, au lieu de faire à leur place…. Vers une libération du paysage ?
