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06/10/2023 à Caen (14), Journée professionnelle « Vers quelle biodiversité urbaine? »
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06/10/2023 à Caen (14), Journée professionnelle « Vers quelle biodiversité urbaine? »

06. JOURNEE PRO credit Virginie Meigne scaled 1

Vers quelle biodiversité urbaine ? Comment prendre en compte le vivant à toutes les échelles du territoire ?

Donner des clés pour mieux appréhender les enjeux liés à la préservation des sols, de la  biodiversité et l’équilibre entre la ville et la nature… Cette rencontre a l’ambition de proposer une autre approche de la ville, à toutes les échelles, avec la nécessité de faire autrement et collectivement, de faire plus attention au vivant, aux autres, aux ressources.

MATIN
Propos de Léa Mosconi pour établir un constat partagé puis table ronde, pour élargir la problématique et les pistes de solutions à toutes les échelles de la ville avec 4 autres personnalités inspirantes.

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APRES-MIDI
Cinq ateliers pour échanger.

. Atelier 1 | Adapter nos lieux de vie à la ville nature.
Le ZAN (Zéro Artificialisation Net) mis en place pour limiter l’étalement urbain fait ressortir dans les débats l’enjeu de la maison individuelle et plus particulièrement notre besoin d’espaces extérieurs attachés directement à notre logement. Chacun a en tête les semaines de confinement et l’importance qu’a pris « cette pièce en plus » pour tous les habitants. L’usage de l’espace extérieur conditionne également la qualité de nos logements. Cette question est un enjeu pour rendre la vie urbaine plus agréable, pour retrouver petit à petit un rapport à la biodiversité sous toutes ses formes.

Alors aujourd’hui, qu’a-t-on appris ? Quelles nouvelles typologies architecturales dedans/dehors est-on en capacité de proposer ? Comment peut-on ouvrir les logements sur l’extérieur et ressentir à nouveau pleinement les éléments ? comment concilier intimité et vie collective ? Peut-on imaginer d’autres espaces extérieurs plus collectifs, à l’instar des jardins partagés ou de certains lotissements finlandais où l’espace extérieur est partagé ? Patio, terrasse, jardin, balcon, loggia, il existe de multiples façons de penser nos extérieurs, qu’ils soient individuels ou collectifs. 

A l’instar de la ville de Rennes qui a inscrit dans son Plan Local d’Urbanisme, l’obligation pour toute construction neuve, de créer par logement un extérieur, des réflexions sont conduites et expérimentées par des architectes et maîtres d’ouvrage. Cet atelier sera l’occasion d’échanger autour des enjeux : coût, typologie, usages, gestion et fonctionnement…

. Atelier 2 | Le vivant dans l’architecture.
La rénovation thermique par l’extérieur crée de nouvelles façades dans la ville. Lorsqu’elles ne sont pas étudiées avec finesse, il n’est pas rare que la pose d’isolants lisses comble les aspérités de la façade et détruise la nidification des martinets. Avec cela, nous pourrions voir certaines espèces animales disparaître. Et pourtant, l’architecture est un formidable support pour accueillir et développer la biodiversité et le vivant. C’est un double service rendu, pour ménager les milieux dans lesquels l’homme s’installe et apporter aux habitants un confort d’été indispensable. Toit terrasse, aspérité pour les plantes sauvages, nids, hauteur, façades vivantes, autant d’expérimentations qui sont faîtes pour favoriser le développement de la biodiversité et l’accueil du vivant et assurer les continuités nécessaires.

Entre le nouveau label évaluant la prise en compte de la biodiversité, les différentes expérimentations de constructions et de matériaux… comment avancer ? Quelles sont les grands axes ? Échanges d’expériences entre un écologue des architectes et des promoteurs.

. Atelier 3 | Besoin de nature, comment y répondre ?
Depuis l’après-guerre, la « ville fonctionnelle » a été au cœur des sujets d’aménagement : pour fluidifier l’usage de l’automobile, l’espace public a largement été dessiné pour favoriser la voiture repoussant les habitants chez eux et la nature plus loin. Parking, trottoir, voirie, rond-point, bretelle d’autoroute : les infrastructures ont envahi les villes au point que les éléments naturels ont parfois été cachés pour apporter de la fonctionnalité, au détriment de la compréhension fondamentale de nos environnements.

L’imperméabilisation des sols a créé des situations tant sur le plan social environnemental qu’aujourd’hui on s’attache à réparer : manque de lieu de sociabilité, augmentation du nombre d’îlot de chaleur en ville, inondations plus importantes en zone urbaine, perte des continuités de biodiversité. Fort de cette prise de conscience, les habitants évaluent la qualité d’un espace public par la présence de nature. Cette nature est souvent traduite par une forme de « greenwashing » tant la nature est assimilée à un élément du décor : elle devrait être propre, sans défaut, sans danger, sans présence animale. Mais de multiples actions contribuent aussi à répondre à cette demande et aux enjeux sur la biodiversité : au pied du mur, toitures et façades végétalisées, implantations de végétaux sur les terrasses… Ces initiatives ont leur revers et les habitants ne sont pas habitués aux conséquences de ce plus de nature : aspect « mauvais entretien » des espaces verts, prolifération des insectes, humidités et traces…

Micro forêts urbaines, multiplication des ruches… autant d’initiatives qui ont pour objet de développer la nature en ville mais qui finalement sont de fausses bonnes idées. Comment s’y retrouver, comment adapter les actions pour un impact au plus juste ? Aujourd’hui, ne faut-il pas changer complètement le cadre de pensée ? Quelles sont les directions à prendre, les écueils à éviter ? Les expériences inspirantes ?

. Atelier 4 | Comment changer notre récit pour plus d’impact ?
Les crises que nous subissons aujourd’hui nous obligent à revoir l’ensemble de notre logiciel d’aménagement du territoire. Face à ces changements, les acteurs, de l’habitant à l’élu en passant par le monde de l’architecture et de la construction, doivent se repositionner, et faire muter leurs habitudes et leurs modèles. 

Nouvelle méthode constructive, nouveau partage des espaces, la ville au 21ème siècle vit un profond bouleversement qui remet en cause des pratiques bien installées. Pour autant, si aujourd’hui les rapports du GIEC et les alertes des scientifiques devraient marquer nos esprits et décupler nos engagements individuels comme collectifs en faveur de la préservation de la biodiversité, de la raréfaction des ressources, cela n’est pas toujours facile à concevoir. Certains doutent, certains mettent en doute pour éviter le changement, certains ne se sentent pas concernés, certains doutent de l’impact de leurs actions… 

Dans cette période particulièrement sujette aux renoncements et au renouveau, de nouvelles méthodes s’imposent : animation participative, discours, approche, enjeux mixité des publics. Co-construire l’avenir des espaces où nous vivons tous ensemble devient inévitable pour que chacun prenne part au changement, se l’approprie et y trouve son compte. Pour cela, il est nécessaire de construire tous ensemble de nouveaux récits. 

Cet atelier s’attachera à trouver des solutions pour que chaque acteur, à sa place, participe à la fabrication de ces récits collectifs.

. Atelier 5 | Urbanisme des sols et de l’eau.
Le sol est notre richesse commune. Il accueille et recueille la biodiversité, la faune, la flore, l’eau. C’est un formidable puits de carbone et le sous-sol contient nos plus grandes richesses. La nature de sa composition varie selon les lieux, les régions, le climat. Il est d’ailleurs plus juste de parler « des » sols que « du » sol. Le Calvados et notamment la région caennaise connait un étalement urbain fort qui se fait souvent par artificialisation des sols. 

Souvent considéré comme un bien économique, il a été nommé de manière très pragmatique « terrain » ou « foncier » déconnectant son statut de ce qu’il représente pour la continuité du vivant aujourd’hui.

Alors que la Loi climat et résilience rebat les cartes en demandant la mise en œuvre du ZAN (le « zéro artificialisation nette ») comment pouvons-nous redonner aux sols un statut cohérent avec la valeur qu’ils ont réellement ? La sauvegarde de la biodiversité et de nos ressources est entre nos mains. L’atelier s’attachera ici à résoudre cette équation entre aménagement et protection de la qualité des sols, à recoudre le lien entre les sols et leurs usages, entre aménagement des sols et protection des sous-sols. Eau et sols vont devenir des enjeux cruciaux et extrêmement tendus, comment les intégrer complètement à l’équation urbaine actuelle ?

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