Ce concours étudiants est organisé par l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Val de Seine et sa matériauthèque en partenariat avec le Syndicat national des industries de roches ornementales et de construction (SNROC) et l’Association Les pierres sauvages de Belcastel. Concours dont voici le lien vers la page dédiée sur le site de l’ENSA Paris-Val de Seine https://www.paris-valdeseine.archi.fr/vie-etudiante/concours-et-appels-a-projets/concours-pierre.html
CONCOURS « CONSTRUIRE EN PIERRE STRUCTURELLE » 2023
Le concours Construire en pierre structurelle est organisé par l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Val de Seine et sa matériauthèque, en partenariat cette année avec le Syndicat national des industries de roches ornementales et de construction (SNROC) et l’Association Les pierres sauvages de Belcastel.
L’édition 2023 interroge la question de » La pierre adaptable « . Les candidats sont invités à rendre compte par leurs propositions de l’éventail des possibles qu’offre la pierre pour ajuster, réutiliser, transformer une construction existante.
- Ouverture des inscriptions : 10 novembre 2022
- Table ronde « La pierre adaptable » : semaine du 9 janvier à l’ENSA Paris-Val de Seine
- Webinaire « Spécificités techniques et environnementales de la pierre » : semaine du 13 février
- Date limite d’envoi des projets : lundi 20 mars 2023 à minuit
- Jury et cérémonie de remise des prix : mercredi 10 mai 2023
Modalités d’inscription (voir règlement ci-dessous) : Le(s) candidat(e)s doivent envoyer une demande d’inscription par mail en joignant un certificat d’inscription valide pour l’année universitaire en cours à :
concours-pierre@paris-valdeseine.archi.frTÉLÉCHARGER LE RÈGLEMENT
Le mouvement de la Frugalité heureuse et créative participe à ce concours en la personne de Dominique Gauzin-Müller, membre du jury.
« La pierre adaptable* »
*Ajuster, réparer, transformer, réutiliser, resituer.
En 1964, l’architecte américano-tchèque Bernard Rudolfsky publie son ouvrage le plus
remarquable, “Architecture Without Architects, an introduction to nonpedigreed architecture
” – Cette large exploration des architectures vernaculaires, interroge les certitudes modernes et
les matériaux du XXème siècle, initiant un retour du vernaculaire dans le giron des cultures
savantes. Encore aujourd’hui on perçoit au travers de ce panorama comparé d’architectures
rudimentaires et pragmatiques, que la pierre incarne, avec la terre et le bois, refuge et protection,
depuis que l’homme est sédentaire.
La pierre, adaptée et assemblée aux grés des lieux, des circonstances, des ouvrages et des
mise-en-œuvre, est tout à la fois structure et décor, mobilier, éléments d’architecture assurant
des fonctions structurelles, climatiques et/ou décoratives, moucharabieh, claustra, balustre
cloisonnement, revêtement de sols intérieurs et extérieurs, appareillage cyclopéen, grand
appareil ou moellons facilement manipulables. Associant savoir-faire et ressources, l’homme au
moyen de la pierre a toujours pu répondre à une large palette de situations, s’appuyant sur son
adaptabilité aux travaux de structures, murs, sols, franchissements et éléments de couverture,
comme aux travaux d’infrastructures, ponts, ouvrages d’endiguements, de soutènements,
participant à l’aménagement des paysages urbanisés et naturels.
La pierre participe d’ouvrages frugaux ou savants, simples ou sophistiqués utilisant des
techniques artisanales [archaïques] ou faisant appel à des modèles structurels complexes
[stéréotomie], participant au confort climatique des édifices, tissant des liens avec son
environnement, la pierre est inscrite dans nos patrimoines comme un lien essentiel entre habitat
et territoires.
Transformée elle reste réutilisable, pouvant-être déconstruite, retaillée, réassemblée dans un
nouvel édifice. Les pierres d’une forteresse deviennent les murs même de logements,
d’équipements ou encore d’ouvrages infrastructurels. Elle peut être associée avec le béton, le
verre, le bois, participant du mix constructif bas carbone contemporain. La pierre, roche et
matériaux est durable, ne nécessitant pas d’enduits, elle traverse les époques et les cultures,
entre esprit du temps et esprit des lieux.
Dans une période, ou « construire autrement » est un enjeu structurant, qui nous interrogent tous,
maitres d’ouvrages, entreprises, artisans et architectes, la recherche de modes constructifs
économes en énergie est devenue en quelques années un axe de conception essentiel. Des
initiatives pionnières, s’appuyant sur les caractéristiques intrinsèques de la pierre, attestent
d’alternatives susceptibles de dépasser la réduction de l’architecture durable à la simple maitrise
de l’énergie. Pêle-mêle, transformation/adaptation de bâtiments, optimisation de l’utilisation de la
matière, construction hors site, réutilisation de pierre issue de déconstruction, optimisation et
mise en œuvre performante et économe, optimisation des ressources par valorisation des
coproduits, ou encore expérimentation et réacclimatation de procédés anciens permettent
aujourd’hui d’envisager d’autres possibles, d’inventer de nouvelles tectoniques.
C’est bien cette capacité à être adaptable, cette palette d’usages, de situations, de
mise-en-œuvre et d’associations que cette cession du concours Pierre structurelle 23
vous propose de revisiter en rendant compte par vos propositions de l’éventail des
possibles, en explorant les traditions constructives ou encore en inventant de
nouvelles réponses, explorant des architectures déduites de l’économie de
ressources, de l’optimisation, du réemploi et de la réparation.
Dépassant les simples enjeux techniques, cette session du concours Pierre structurelle 23 est
ouverte aux étudiants des Écoles d’Architecture, des Écoles de Paysages et d’Ingénieurs.
Chaque équipe pourra proposer un programme d’usage public ou domestique dans un site de
son choix, dont la conception sera fondée sur la mise en œuvre de la pierre structurelle
démontrant toute l’adaptabilité de ce matériau.
Les propositions devront révéler l’exemplarité écologique et/ou innovante de la Pierre structurelle
et de des modalités de sa mise en œuvre mais pas seulement. Sa relation avec les espaces
publics et leurs aménagements, son insertion paysagère, sa présence symbolique restent
toujours des enjeux incontournables